C’est en 1640, suite à l’édit royal sur « l’enfermement des pauvres et des mendiants », que la Ville de Marseille décide la construction de la Vieille Charité, pour y accueillir les gueux. Elle désigne alors un terrain dont elle est propriétaire, situé près de la cathédrale de la Major, sur le versant nord de la Butte des Moulins. Mais le projet piétine et il faudra attendre 1670 pour que Pierre Puget, architecte du Roi et enfant du quartier, entame une de ses plus grandes réalisations.
Ainsi, pendant plus d’un siècle, la Charité reçoit les gueux de la ville. Mais après la révolution, et jusqu’à la fin du XIXe siècle, elle est transformée en hospice réservé aux enfants et aux vieillards. Puis en 1905, l’armée utilise le bâtiment qui sert aussi de logement social.
Au début des années 1940, Le Corbusier remarque l’édifice et dénonce son état d’abandon. C’est en 1961 que la Ville de Marseille entreprend sa restauration. La remise en état s’achève en 1986, après 25 ans de travaux.
Aujourd’hui le Centre de la Vieille Charité abrite plusieurs structures multi-culturelles : le Musée d’Archéologie Méditerranéenne, le Musée des Arts Africains, Océaniens, Amérindiens (M.A.A.O.A), des expositions temporaires et une salle de cinéma, Le Miroir. L’ensemble est géré par la Direction des musées de Marseille.
D’autres organismes culturels se sont établis à la Vieille Charité comme le Centre International de la Poésie de Marseille (C.I.P.M.), le Centre National de la Recherche Scientifique (C.N.R.S) ou encore l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (l’E.H.E.S.S).
L’architecture
L’ensemble architectural de la Vieille Charité surprend par sa parfaite unité de style et sa cohésion fonctionnelle. Construit en pierre rose et blanche de la carrière de la Couronne (petite localité au nord de Marseille), les bâtiments se composent de quatre ailes fermées sur l’extérieur et ouvertes sur une cour rectangulaire.
Ces espaces sont reliés sur trois niveaux par des galeries. Et au centre de la cour, une chapelle à coupole ovale, construite dans le style baroque.
Le fronton de l’édifice, à l’allure classique du style Second Empire, reprend le thème de la Charité accueillant les enfants indigents, entourés par deux pélicans qui les nourrissent.